Catégorie : En quelques secondes : pensées furtives

Lorsque ça tourbillonne à toute vitesse dans ma tête, ou qu’une jolie tournure passe par là, j’attrape vite un stylo et une feuille. En général, j’essaye de ne pas trop me relire : je pense que ce qui vient spontanément reflète mieux l’idée d’un instant. C’est ici que ces pensées finissent, en quelques mots sur le papier, puis en quelques touches de mon clavier…

Une porte fermée est une porte ouverte sur l’imagination…

petitpierrot132239591997_grosUne bien belle phrase superbement illustrée, comme à son habitude, par Varanda dans son dernier Petit Pierrot. Catapulté en enfance, on retrouve tout ce que l’on regrette d’avoir perdu en grandissant : rêverie, émerveillement et naïveté. Une jolie parenthèse, de lecture et de contemplation, dans ce monde d’adultes…

Illustration sous copyright de Varanda.

caddieorangeTitre : Petit Pierrot, tome 3 : Des étoiles plein les yeux
Dessinateur et scénariste : Varanda
Éditeur : Soleil
Date de sortie : 2014

Only dead fish follow the stream

5540219939_63b391cd56_nTombé par hasard sur cette petite phrase écrite sur un mur, elle a attiré mon attention. Je l’interprète comme une incitation à faire les choses si l’on pense devoir les faire : vivre avec des regrets, c’est comme un peu mourir de l’intérieur. En la googlant, je lui ai trouvé plein d’origines différentes (auteur anglais, proverbe suédois), des variantes qui riment un peu plus only dead fish follow the flow, only dead fish go with the flow, only dead fish swim the stream et même une version en alsacien : Nùmme d’tote fisch schwimme met’m strom !

Il n’en reste pas moins que cette petite phrase est intéressante à garder dans un coin de tête pour les moments où l’on agit en fonction des autres plutôt que de nos propres envies…

Photographie de Katrine Syppli (CC BY-NC-SA 2.0)

Hé, j’crois qu’j’ai besoin d’un peu d’air frais, d’une ballade en forêt

randoLa randonnée a été l’une des constantes de mes années collège. Séparé d’Aurélien (mon grand copain de primaire) par des choix linguistiques et une dérogation, la rando du dimanche matin qui avait lieu toutes les deux ou trois semaines et dont nos parents étaient les organisateurs nous permettaient de nous retrouver régulièrement. Bien souvent, on enchaînait par un bon repas chez l’un ou chez l’autre puis par l’une de nos fameuses aprems Lego-Renaud… Nous n’aurions loupé ça pour rien au monde, d’autant qu’on adorait être dehors. La préparation c’était toute une histoire, et la première chose que l’on faisait en se retrouvant au point de rendez-vous, c’était de comparer le contenu de nos fidèles sacoches-bananes (devenues à présent très has-been).

Le couteau suisse (avec un maximum de fonctions) ou l’opinel étaient évidement de la partie, suivis de près par une casquette, un paire de jumelles, quelques bonbons et tout un tas de bricoles qu’il nous semblait important de trimballer sur quinze kilomètres. Après avoir fait l’inventaire précis de notre stock, nous partions en tête de fil, discutant avec tous et taillant des bâtons en marchant. Au grand air, nous étions heureux et profitions de ces (trop) rares moments pour débattre de tout et de rien, et se raconter nos histoires d’amour et de révolte qui caractérisaient nos années collège puis lycée.  Ces balades en pleine nature étaient un peu comme de courtes pauses cassant le rythme effréné du quotidien, nous déconnectant de nos petits déboires d’ados et remplissant nos batteries pour les jours à venir.

Quand il m’arrive de me promener en forêt, j’ai toujours deux pensées qui trainent dans un coin de ma tête. La première, c’est que les premiers vers de Ballade en forêt de Tryo illustrent vraiment bien ces promenades d’adultes. La deuxième, c’est que tout ça me manque. Même si la vie nous aura progressivement éloignés d’eux et qu’on l’aura sûrement laissé faire, nos copains et nos souvenirs d’enfance, c’est ce qu’on racontera plus tard avec les yeux qui brillent à nos gamins. Et ces même gamins nous reprocheront sûrement de rabâcher toujours les mêmes histoires…

Hé, j’crois qu’j’ai besoin d’un peu d’air frais
D’une ballade en forêt, j’sais plus trop c’que j’fais
La vie use

Extrait de la chanson Ballade en forêt de Tryo
Photographie de icpa_fr (CC BY-NC 2.0)