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MMLP2, le vrai retour d’Eminem

The Marshall Mathers LP 2Mardi soir. Sortie du boulot, voiture, Cultura et hop, le dernier album d’Eminem en mains. A défaut d’en faire une chronique poussée et détaillée, ce qui me semble un peu présomptueux pour un mec qui n’écoute que peu de rap en dehors d’Eminem et qui ne parle pas un anglais parfait, vous aurez au moins mes premières impressions…

Le voilà enfin, cet album ! Après une belle performance au stade de France en août et une opération publicitaire bien huilée à coups de teasers et de merchandising en éditions limitées sur son site, Eminem était attendu au tournant. En annonçant son nouvel album comme étant la suite du Marshall Mather LP sorti en 2000, il faisait la promesse implicite à tous ses fans d’un retour aux sources… On peut dire que c’est plutôt réussi !

Welcome home…

Les passionnés retrouveront le rappeur blanc d’antan, toujours sarcastique, à l’humour potache, tantôt violent, tantôt déroutant, jonglant avec ses éternels démons. Car il n’en a pas fini avec sa mère, ni avec son ex, ni avec ses questions d’enfant torturé : pour Eminem, avoir la quarantaine ne change rien, il est toujours le même sale gosse provoquant qui veut montrer à tous ce qu’il a dans le ventre. Et il le fait ! A la limite de la surenchère, à croire que certaines chansons passent automatiquement en avance rapide, Eminem envoie son flow à une vitesse faramineuse, et jongle comme à son habitude avec les mots, les sonorités, et juste assez de grossièretés pour nous rappeler qu’on est bien dans ce petit monde qu’il partage avec Shady…

Cet disque bourré de références, dont certains titres font suite à ceux de 2000, a hérité d’un des travers des derniers albums : les voix féminines des refrains qui essayent avec plus ou moins de succès de réveiller les fans de Stan enfouis en nous. Mais bon ça reste un détail, vu le niveau général des différents titres : c’est clair, Marshall n’est plus en rémission, il est revenu bousculer nos petites vies tranquilles-rangées avec ses drames du quotidien, son phrasé bien senti, son cynisme et son impertinence d’ado… Chapeau bas pour sa belle tentative, que dis-je, réussite, dans l’univers jusqu’à là inexploré de Love Game. J’ai particulièrement apprécié l’impressionnante montée sur Bad Guy à 5’10 ou encore son « supersonic speed » sur Rap God à 4’23. Agréable surprise pour les sons très rock de Survival et Berserk que l’on avait pu entendre en ligne, et pour ceux de So Far. Pour finir, bravo pour l’autodérision omniprésente : Eminem semble s’amuser sur une grande partie de l’album et on ne peut pas dire que c’était vraiment le cas sur les deux précédents opus.

Belle réussite donc, avec ce nouvel album qui est sans conteste bien meilleur que les deux précédents. Les sonorités, les traumatismes et l’énervante impudence du Marshall comique un peu tarré des années 2000 se mêlent à l’expérience, à la maîtrise de l’écriture et à l’habilité du rappeur à la quarantaine. Pour moi, c’est un grand oui !

Quelques liens

caddieorangeAlbum : The Marshall Mathers LP2
Auteur : Eminem
Date de sortie : 2013

Eminem au stade de France : gros cadeau, merci Jo !

EminemHier soir, Stade de France, soixante-dix mille personnes et Eminem. Il faut bien le dire, on s’attendait au meilleur comme au pire, les précédents concerts de sa tournée européenne étant loin d’avoir fait l’unanimité… Finalement, c’était au delà de toute espérance : Kendrick Lamar avait bien fait monter la sauce en première partie et c’est un Eminem en grande forme qui a ensuite pris les commandes en apparaissant sur Survival, le premier titre dévoilé il y a quelques jour de son prochain album. A grand coup de make some mother f*****g noise Paris, traversant la scène de par en part comme un démon, il a fait son show devant un public à bloc, debout, reprenant à tue-tête les refrains et marquant le rythme les bras levés…

Enchainant tous ses plus grands tubes en mode jukebox (refrain-couplet-refrain et hop suivant, ce qui était parfois un peu frustrant) il nous a servi son best of entrecoupé de titres joués entièrement. On a bien senti que tout était hyper millimétré, qu’il y avait peu de place à l’improvisation et que certains titres étaient quelques peu aidés d’un playback mais la rage et l’impressionnant débit de Slim Shady, portés par l’ambiance de folie dans le stade  ont fait le reste…

Final explosif avec le combo My name is, I’m not afraid et Lose Yourself qui clôture la soirée, repris en cœur par les milliers de fans venus de toute l’Europe pour l’occasion. Autant dire que je me souviendrai de ce concert !

Jo – et je sais  que tu préférerais que je dise Johann, prononcé avec un Y, mais moi je dis Jo par taquinerie, et par habitude -, merci ! Eminem hier soir, grâce et avec toi, c’était juste parfait, énorme, et je pense que tu n’imagines même pas comment j’ai été à fond ces dernières semaines, attendant le concert avec impatience et ré-écoutant chacun des albums un par un… Tu m’as gâté et je crois qu’aucun de mes potes ne m’a jamais fait un cadeau aussi cool ! Une heure vingt de Slim Shady en face de la scène, j’espère juste qu’il ne faudra pas attendre à nouveau dix ans pour revoir ça !

Photographie par Mika-photography (CC BY-SA)

No Love d’Eminem, la claque du matin

Recovery d'EminemParmi ces musiques que l’on écoute d’une oreille distraite le matin en allant bosser à pieds, oreille distraite mais oreille quand même car on n’a que trop peu écouté ce dernier album que machin a sorti et qu’on s’en veut un peu ; parmi ces musiques là, au détour d’une rue, boum, on se prend une claque monumentale, inattendue et finalement assez plaisante. No Love est l’une de ces claques prises au détour d’un album enfin écouté, mais sans grande conviction après avoir été mis de côté pour je ne sais quelle mauvaise raison pendant des mois…

« Où est passé mon bon vieux Eminem de quand j’étais au collège? », me dis-je en entendant la voix de fouine de Lil Wayne… Autant dire avant que j’en choque certains, que je n’y connais rien en rap, hormis Eminem, et un honteux passages par les cadors français des années 2000. Du coup, Lil Wayne, je n’ai jamais vraiment écouté et là, ça ne me fait ni chaud ni froid.

Mais tout d’un coup,le rythme s’accélère, la pression monte, fin du couplet, refrain avec un sample bien cool et bam, p’tit coup de shotgun dans les genoux, Eminem débarque, froid et destructeur, méticuleux au volant de son rouleau compresseur à fournir assonances et allitérations… Sans pitié, il mène la danse jusqu’à la fin du couplet. Là, deux choix : retirer son casque et s’écrouler, assommé par tant d’ingéniosité et de rage calculatrice ou alors, « retour arrière » pour s’en reprendre une en pleine face histoire d’essayer de grappiller, par-ci par-là, le sens de phrases envoyées un peu trop vite pour mon anglais…

Selon moi, c’est donc sans conteste l’une de ses meilleures chansons, de Recovery certainement, mais aussi de tous ses albums confondus.

Bref, je vous laisse découvrir la vidéo, pendant que je me réjouie à l’avance de voir ce pro au stade de France le 22 aout prochain…

Liens sur Eminem

caddieorangeAlbum : Recovery
Auteur : Eminem
Producteur : Polydor
Date de sortie : 2010