Random Access Memories, l’album des Daft Punk tant fantasmé
En soirée avec un ami, j’avais suivi d’une oreille distraite le récit de toute la pub faite pour préparer la sortie de Random Access Memories, le nouvel opus des Daft Punk. Tout ça était passé aux oubliettes et, ce weekend en cinq heures de voiture, zappant par erreur sur RFM, voilà que les Daft Punk se pointent avec Get Lucky, et moi, le sourire aux lèvres, je trouve ça super cool… Du coup, il fallait absolument que je l’écoute : hop, c’est fait !
Avant de rentrer dans le vif du sujet, une mise en contexte est nécessaire. Discovery est sûrement l’un des albums tous groupes et genres confondus que j’ai le plus écouté, en boucle et sans sauter de pistes. J’ai complétement zappé la sortie de l’album qui a suivi et ne suis pas allé voir Tron. Autant dire que pour moi, Daft Punk, c’était être déçu qu’un morceau se termine déjà, mais être l’instant d’après, content de se sentir l’envie de danser sur le titre suivant : c’était le groupe qui colle le sourire en soirée et qui me rappelle le début du lycée.
Je pense que la grande frustration que j’ai éprouvée en écoutant pour la première fois ce nouvel album est complétement due à cette écoute compulsive ces dix dernières années et, je le regrette profondément, à la mauvaise idée que j’ai eu d’avoir été lire des critiques pêle-mêle sur la toile. Résultat, voilà ce que j’avais commencé à écrire avant même d’avoir fini d’écouter la dernière piste : « Comment trouver un titre évocateur pour parler du dernier album des Daft Punk ? Est-ce que trois points de suspensions ne seraient pas finalement le résumé le plus fidèle que je puisse faire de ce qui me passe par la tête à l’écoute de leurs morceaux ? La vérité c’est que je ne sais pas trop quoi en penser… C’est tellement… inattendu ! Les bons morceaux se font trop rares pour que je sois content de mon achat. Daft Punk, c’est maintenant accélérer la musique pour chercher les passages qui donnent le sourire et être capable sans hésiter de dire quelle pistes on préfère car elles se comptent sur les doigts de la main. »
Et puis ma fureur d’avoir été « trompé sur la marchandise » s’étant calmée, je me suis dit qu’il fallait peut-être que je prenne un peu de recul et que je donne à cet album représentant cinq ans de travail, une deuxième chance. Allongé dans mon lit, les yeux fermés dans le noir, le casque sur les oreilles, je laisse alors la musique faire son boulot. Et là, miracle, quand on oublie tout ce qu’on avait fantasmé sur cet album, quand on ne se focalise plus sur les Daft Punk d’avant RAM, on découvre une petite merveille de douceur, de titres planants, de voix non modifiées, de funk, de disco et une bonne touche de nostalgie bourrée de références (ne me demandez pas de les citer, j’en suis bien incapable et d’autres les ont sûrement déjà listées).
Ce que je peux vous dire, c’est que cet album ira dans mon top 5 (aux côtés de certains de Moby ou de Radiohead) des albums parfaits pour fumer une clope allongé dans l’herbe à discuter entre potes en regardant les étoiles ou pour laisser vagabonder son esprit, se détacher de la réalité quand on a juste envie de se trouver à mille kilomètres de là où on est.
Titres plus planants, plus musicaux, plus funky, plus nostalgiques mais moins dynamiques, agressifs, bruts… Un bon nombre de « fans » semblent ne pas avoir apprécié, plus que l’album, l’idée d’un changement de cap, d’une réelle évolution, d’une remise en question. Est-ce que le fait que Daft Punk ne nous sorte pas un album grand public avec de la musique à danser en boite ne devrait pas être salué plutôt que décrié ? Ce que j’en dis moi, c’est que Random Access Memories m’a surpris, que ça n’arrive pas si souvent…
Liens divers
- Site officiel de l’album
- Site de Columbia Records
Album : Random Access Memories
Auteur : Daft Punk
Producteur : Columbia
Date de sortie : 2013