Face à l’écran

20130619080917092Face à l’écran, lorsque mon verbe n’est pas froid, mon clavier reste muet. J’en parlais il y a quelques temps à propos de photographie : quand l’écran s’en mêle, une distance s’installe et tout devient calculé. Pour mes textes sur ce blog, c’est pareil : alors que mon crayon s’envole lorsque mon calepin est posé sur mes jambes en tailleur ; en version pixelisée, plus rien ne fonctionne. En écrivant directement à l’ordinateur sans avoir préparé mes textes à l’avance, je m’attache à ce que ça donne et non plus au contenu. Une lettrine par-ci, un <p> par-là, un <h1> ici, un margin-left sur mon image et tiens, est-ce que ma miniature rend bien en page d’accueil ?

Et voilà, au revoir création, bonjour remplissage, correcteur orthographique et multiples retouches…

Éternel insatisfait de mes écrits, le papier me calme et me recentre sur le texte, me force à n’écrire que ce qui compte et lorsque l’heure de la moulinette à pixels arrive, je ne modifie presque rien. C’est vrai : quand il s’agit de trois lignes sur tel ou tel produit ou la présentation d’un morceau de code qui m’a sauvé la vie, tout ça n’a que peu d’importance, mais lorsqu’il s’agit de textes plus personnels, la différence est flagrante. Finalement, même en n’utilisant quasiment que mon clavier et en n’ayant sorti mon crayon qu’au moment des partiels pendant mes études, le papier reste, plus qu’un plaisir,  ma condition sine qua non à l’écriture…